Réforme du Code de la sécurité routière : Il est minuit moins deux!

Suzanne Lareau
Le 1 juillet 2017

En début d’année, lorsque le ministre des Transports Laurent Lessard amorçait une grande consultation sur la sécurité routière, il savait dans quoi il s’embarquait : une démarche à laquelle il croyait, mais semée d’embuches en raison du travail inachevé de ses prédécesseurs, les ministres Poëti et Daoust. Juste avant son départ, en juin 2016, le ministre Daoust réussissait au moins à mettre de l’avant deux des mesures les plus criantes : l’instauration de la distance de dépassement (1 m et 1,5 m) et l’augmentation des amendes aux automobilistes dans les cas d’emportiérage.

Avec la grande consultation de l’hiver dernier, le ministre des Transports a voulu dépasser la réforme du Code et ouvrir la discussion plus largement, et cela a suscité une participation hors du commun : des séances tenues dans 11 villes, des avis transmis par 150 organisations et 250 citoyens, en plus des 7700 questionnaires complétés en ligne. Bien sûr, une consultation de la sorte peut générer toutes sortes de réactions, comme celle de l’Association du camionnage dont une bonne partie du propos portait sur la responsabilité individuelle (celle des cyclistes notamment) plutôt que sur l’importance de créer des conditions systémiques pour assurer la sécurité de tous, ce que prône la Vision zéro. Globalement, on peut toutefois dire que cette consultation a mobilisé les gens et a démontré à quel point la sécurité routière doit être considérée comme un enjeu de société et figurer parmi les priorités du ministre des Transports, mais aussi parmi celles de l’ensemble du gouvernement. Également à quel point la sécurité des cyclistes est une question préoccupante pour de nombreux citoyens : après les distractions au volant et l’alcool au volant, celle-ci arrive au troisième rang des préoccupations exprimées sur une liste d’une vingtaine de thèmes.

La session parlementaire vient tout juste de se terminer, nous sommes à un an des prochaines élections et des rumeurs de remaniement ministériel planent à Québec. Bref, des conditions qui placent encore une fois la réforme du Code de la sécurité routière dans une situation précaire. Nous referons le point à ce sujet lors de la rentrée de septembre, mais si vous croisez votre député cet été quelque part à vélo, sur la Route verte peut-être, dites-lui que la sécurité routière et celle des cyclistes et piétons devraient figurer parmi les priorités gouvernementales, peu importe les cycles électoraux!

Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale

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