Cela fait plus de trois ans que nous posons des questions au sujet du Fonds vert, un fonds consacré aux initiatives vertes et à la réduction des GES. Des questions simples : « Combien d’argent a été amassé? Combien a été dépensé? Et, surtout, pour faire quoi? ». Et cela fait trois ans que nous attendons des réponses.
Le Fonds vert a fait l’actualité ces dernières semaines et avouons qu’il a de quoi s’indigner de sa gestion. On sait que pour chacune des trois dernières années, le vérificateur général lui a reproché sa sélection arbitraire des projets, son suivi déficient, ses résultats impossibles à vérifier et sa mauvaise utilisation des fonds publics. Dernièrement, les médias en ont ajouté une couche en dévoilant que le Fonds vert a financé un projet de 800 000 $ pour l’installation d’ailettes sur les avions d’Air Canada, fourni 6 M$ à Valéro-Ultramar pour la construction d’un oléoduc entre Québec et Montréal et a été utilisé par le ministère des Transports pour réduire la dette dans ses travaux routiers. Au même moment, le gouvernement coupait les vivres pour l’entretien de la Route verte et diminuait les sommes investies dans le développement des réseaux cyclables urbains! Trouvez l’erreur!
Manifestement, le Fonds vert rate sa cible. Depuis une décennie, les émissions de gaz à effet de serre reliées aux transports ont augmenté plutôt que d’être réduites. Un coup de barre s’impose.
Aussi, on doit se réjouir des récentes décisions du gouvernement d’évaluer la gestion du Fonds vert et de confier à un nouvel organisme la responsabilité de coordonner toutes les actions gouvernementales touchant l’efficacité énergétique et la lutte contre les changements climatiques. Il est à souhaiter que ce changement mette fin au manque de transparence du Fonds, ramène à l’avant-scène les investissements prévus dans le transport collectif et en ajoute dans le transport actif.
Vivement qu’on gère le Fonds vert de façon responsable et qu’on en fasse un levier économique pour effectuer un virage sérieux en faveur de la mobilité durable (transport collectif et actif)!
Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale