Montréal, le 8 décembre 2017 – Vélo Québec salue le dépôt du projet de loi visant à moderniser le Code de la sécurité routière annoncé aujourd’hui par le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET), M. André Fortin. Vélo Québec se réjouit que ce Code modernisé jette les bases d’un nécessaire changement de paradigme, et y voit des perspectives prometteuses pour l’avenir.
Un changement de philosophie bienvenu
Avec l’introduction d’un principe de prudence dans le préambule du nouveau Code, les appels unanimes de Vélo Québec et des autres groupes cyclistes et piétons ont été entendus. Ce principe, qui reconnaît la vulnérabilité de certains usagers et la responsabilité accrue des conducteurs de véhicules et de véhicules lourds, devra désormais se refléter dans le quotidien de tous, les types d’aménagements, l’éducation des usagers de la route, les règlements et leur application par les services de police.
Vélo Québec voit également d’un très bon œil les nouvelles dispositions visant à régulariser la création de vélorues et de rues partagées dans les municipalités du Québec. « Le projet de loi reconnaît que les rues ne se limitent pas à des tunnels pour déplacer des véhicules, mais accueillent aussi des formes de mobilité à échelle humaine,», estime Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec. « Ces dispositions permettront de créer de nouveaux espaces offrant un meilleur équilibre entre vie locale et circulation ».
Adaptation à la réalité des cyclistes
Le nouveau Code s’adapte aussi enfin à la réalité contemporaine du vélo, en mettant fin à une iniquité longtemps décriée, en abolissant les points d’inaptitude remis pour certaines infractions à vélo. En revanche, l’augmentation des amendes est salée! Vélo Québec a toujours plaidé pour des sanctions proportionnelles au danger pour autrui. Si l’augmentation annoncée des amendes peut s’avérer justifiée pour les comportements dangereux à vélo, dans d’autres cas Vélo Québec les considère beaucoup trop élevées.
« Concrètement, cela signifie que l’on pourra écoper d’amendes de 80$ à 100$ pour avoir ralenti sensiblement, sans s’immobiliser complètement, à un panneau d’arrêt; ou pour avoir fait usage d’un feu piéton pour quitter une intersection », illustre Suzanne Lareau. « Nous nous expliquons mal que nos propositions visant à permettre aux cyclistes de traiter les arrêts comme des cédez-le-passage, ou à franchir les intersections grâce aux feux piétons, n’aient pas été retenues. » Ces pratiques, pourtant déjà généralisées, étaient également mise de l’avant par la Ville de Montréal, une des villes où l’on retrouve le plus grand nombre de déplacements à vélo, non seulement au Québec, mais en Amérique du Nord. L’utilisation du feu piéton, à lui seul, procure aux cyclistes un gain en terme de sécurité, en permettant de quitter l’intersection avant les autos et les véhicules lourds.
Un travail qui se poursuit
Après l’adoption de deux mesures phares en faveur des cyclistes au printemps 2016 (distance de dépassement et sanctions pour emportiérage), une nouvelle étape est franchie avec le dépôt de ce projet de loi. Mais pour Vélo Québec, le travail est loin d’être achevé. « Nous entendons poursuivre notre travail auprès du gouvernement, poursuit Suzanne Lareau, et travailler avec les municipalités qui souhaiteront réaliser des projets pilote pour proposer des expériences documentées qui paveront la voie aux prochaines mesures en faveur des cyclistes. Enfin, pour tenir compte beaucoup plus en direct de l’évolution des pratiques, nous souhaitons que le gouvernement se dote d’un mécanisme législatif qui permettrait une révision du Code sur une base continue ».