Vélo Québec lançait cette semaine son nouveau magazine Vélo Urbain. Beaucoup de chemin a été fait depuis 1975 alors que la crise du pétrole frappait l’Amérique du Nord. Rappelons-nous que c’est à ce moment que les premières voix réclamant une reconnaissance du vélo comme véhicule urbain ont commencé à se faire entendre. Vélo Québec, qui était alors une jeune association faisant la promotion du vélo comme loisir, a vite saisi l’importance de reprendre ce message et de le porter haut et fort ici. En changeant son nom, de Fédération québécoise du cyclotourisme pour Vélo Québec, notre association s’est affichée clairement comme le promoteur du vélo comme loisir et comme mode de transport au Québec. Par ce message à large spectre, nous avons fait valoir que le vélo est unique et qu’il se distingue du ski, du canot et de la planche à voile qui sont des loisirs formidables, mais ne peuvent jouer un rôle dans les déplacements utilitaires.
Voilà, le concept de vélo urbain était né. C’était le début d’une grande bataille qui opposait les granoles aux « citoyens modernes » lesquels voyaient en l’auto un symbole de la liberté individuelle. Puis les années ont passé; de granoles, les adeptes du vélo urbain, tantôt originaux, tantôt illuminés, sont devenus tranquillement des gens à la fois énervants, divertissants et, finalement, très pertinents. Et c’est ici que ça devient intéressant, car le vélo utilisé à des fins de transport est devenu en même temps une réalité mondiale : au Québec bien sûr, mais aussi en Europe du nord, dans les pays Scandinaves et peu à peu partout sur la planète.
Le lancement de Vélo Urbain témoigne de l’engouement visible pour le vélo en ville au tournant de ce 21e siècle. Car depuis 1975, beaucoup a été réalisé à Montréal et au Québec pour promouvoir le vélo urbain. Nous avons vu l’arrivée d’événements cyclistes populaires, l’aménagement de réseaux cyclables urbains, la fulgurante popularité de Bixi ici et ailleurs dans le monde et, surtout, la présence palpable d’une culture du vélo qui n’a eu de cesse de se développer et de faire des adeptes ici ces dernières années.
Montréal n’a pas la cote ces temps-ci. En fait, tous les Montréalais ont mal à leur ville. Mais il demeure que lorsqu’on regarde la situation cycliste montréalaise, on peut affirmer sans se tromper que nous avons encore une bonne longueur d’avance sur les villes d’Amérique. Raison de plus pour continuer à travailler pour conserver cet atout indéniable. Car les villes nord-américaines réalisent progressivement le formidable potentiel d’avoir une portion de leurs citoyens se déplaçant sur deux roues et se mettent à la tâche.
Vélo Urbain est un magazine gratuit qui témoigne, comme tout le reste, de l’ancrage d’une dynamique culture cycliste dans notre réalité québécoise. À vous de le découvrir et de nous aider à l’enrichir. Nous débutons modestement en 2013 avec 2 numéros, mais nous souhaitons passer à 4 dès l’an prochain.
Bon début de saison cycliste!