Célébrer le vélo plutôt que de punir les cyclistes…

Le 1 juillet 2013

Nous aimons bien l’article de Christian Rioux, paru récemment à la une du Devoir, qui débute ainsi : « Au lieu de donner des contraventions aux piétons et aux cyclistes comme on le fait de plus en plus à Montréal, la Ville de Paris a décidé de leur donner de l’espace […] ».

Les cyclistes montréalais ont eu chaud au cours des dernières semaines avec l’intensification des contrôles policiers qui visaient à « améliorer le bilan routier ». Là où l’intention peut paraître louable, c’est-à-dire de ramener le civisme dans les rues montréalaises, il y a cependant une ligne à ne pas franchir.

Tout d’abord, un vélo ce n’est pas une auto! L‘auto tue. Les faits le démontrent. Le vélo emmerde peut-être certaines personnes, mais il ne tue pas. Ça aussi, c’est bien documenté. Nous sommes d’avis que les automobilistes et les cyclistes qui ont un comportement dangereux dans les rues doivent être punis. Brûler un feu rouge à vive allure, rouler à sens inverse sur une rue à double sens et rouler à fond la caisse sur un trottoir sont des comportements qui exaspèrent tout le monde et peuvent blesser autrui. Nous croyons que la priorité dans le contrôle policier devrait être dirigée vers ces comportements dangereux.

Dans ce débat, il est important de prendre acte des faits. Les cyclistes sont plus nombreux, et c’est dans ce groupe qu’on a constaté l’amélioration la plus notable en ce qui concerne le bilan routier. Il doit bien y avoir quelque chose qui s’est amélioré! Oui, il reste encore des comportements à modifier et, oui la ville n’est pas suffisamment adaptée à la réalité d’aujourd’hui. Disons-le : une ville a tout intérêt à être envahie de cyclistes. Plus il y en a, mieux elle se porte! Peut-on en dire autant des voitures?

À la lumière de l’actualité des dernières semaines, Vélo Québec fera valoir sur le plus grand nombre de tribunes possibles trois types d’actions :

  1. Rendre la ville encore plus conviviale pour les cyclistes. Beaucoup de choses ont été faites, mais visiblement, ça n’avance pas assez vite pour faire face à l’augmentation de l’achalandage cycliste. Rouler sur un trottoir sous un viaduc pour sauver sa peau nous indique qu’il y a un problème dans l’aménagement urbain et qu’il faut agir au plus vite.
  2. Faire pression pour adapter le Code de la sécurité routière aux nouvelles réalités de mobilité de la ville. Le ministre des Transports doit revoir les articles du Code afin de donner une priorité claire aux piétons et aux cyclistes basée sur les principes véhiculés par l’approche Code de la rue, tel que l’expérimentent la France, la Suisse et la Belgique.
  3. Mettre le service de police dans le coup quant à la vision progressiste dont Montréal s’est dotée en 2008 avec l’adoption de son Plan de transport.

Nous ne cautionnerons jamais les cyclistes qui ont un comportement dangereux et qui roulent comme s’ils étaient seuls sur la rue (quotidiennement, chacun de nous pouvons avoir un rôle à jouer en les interpellant gentiment). Mais nous n’accepterons pas que les cyclistes soient pourchassés comme on le fait pour un automobiliste en état d’ébriété ou qui roule en dépassant les limites de vitesse. Un peu de discernement et de mesure et nous nous en porterons tous mieux.

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