L’engouement des Québécois.es pour le vélo en 2020 n’est pas uniquement attribuable à la pandémie, mais aussi à leur intérêt pour adopter une pratique sportive et utilitaire les rapprochant de la nature et qui est, de surcroît, bonne pour leur santé et celle de la planète.
Lors de mes sorties de vélo hebdomadaires des derniers mois, j’ai constaté de visu une amélioration notable de la qualité des aménagements cyclables par rapport aux standards d’un passé pas si lointain. J’ai notamment été éblouie par des voies cyclables récemment aménagées ou rénovées à Sainte-Catherine, à Longueuil, à Saint-Hilaire, à Gaspé, au pont Samuel-de-Champlain, au canal de Lachine etc. Aujourd’hui, force est de reconnaître le chemin parcouru par nos villes pour concevoir des aménagements permettant de rendre le déplacement à vélo plus convivial et sécuritaire et favorisant un meilleur partage de la route avec les piétons et les automobilistes.
À Montréal, sur les rues Saint-Denis et de Bellechasse, deux premiers tronçons du Réseau express vélo (REV) sont la confirmation que nous sommes bel et bien passés à une autre époque. Aménagées sur moins de 0,4% du réseau routier montréalais, ces nouvelles infrastructures – totalisant 15 km – placent désormais la barre haute sur les attentes des aménagements futurs.
En dépit de la grogne hautement médiatisée de ses détracteurs, un aménagement comme le REV va changer la vie de milliers de cyclistes actuels et en devenir. D’ailleurs, le vrai défi est là : comment amener plus de citoyen.ne.s, jeunes et moins jeunes, à opter pour le vélo plus souvent dans leurs déplacements? Comme le principal frein à l’usage du vélo est l‘insécurité, le REV permettra aux cyclistes de se déplacer sans craindre de se mettre en danger et de voir que Vision zéro – adoptée par plusieurs villes – n’est pas qu’un slogan creux. À cet égard, rappelons que dans les dernières années, 2 cyclistes ont perdu la vie sur la rue Saint-Denis et que le REV constitue une réalisation concrète de l’approche Vision zéro : vision préconisant que la vie des gens doive primer sur la fluidité de la circulation automobile.
Toute administration municipale responsable sait qu’elle doit en faire plus pour offrir des options sécuritaires à ceux et celles qui veulent se déplacer à pied et à vélo. Paris, Rome, Barcelone, San Francisco, New York, Toronto ainsi que Montréal et d’autres villes au Québec l’ont compris. Il faut poursuivre le travail pour rendre nos villes plus conviviales aux cyclistes et aux piétons et encourager des aménagements comme le REV pour démontrer la valeur ajoutée de ce type d’infrastructures pour vivre dans des villes à échelle humaine.
Bon novembre à vélo!
Suzanne Lareau
présidente-directrice générale