En 2022, le vélo est plus populaire que jamais. Et dans le contexte actuel, il se positionne comme une solution simple à des problèmes complexes tels que les changements climatiques ou l’inflation, et contribue à améliorer la santé des québécois·e·s. C’est pourquoi le vélo doit avoir une plus grande place dans les différentes politiques gouvernementales. C’est dans ce contexte que Vélo Québec présente ses priorités aux partis politiques.
Ces demandes s’articulent autour de trois grandes thématiques : les investissements soutenant le développement d’aménagements cyclables, la sécurité routière et la promotion de l’utilisation du vélo à des fins de transport actif ou de loisir. Plus que de simples thèmes, ces trois sujets sont les piliers de l’avancement du vélo dans la société québécoise.
Dans le cadre de l’élection à venir, ces thématiques s’inscrivent dans un grand ensemble de choix de société que doivent faire les québécois·ses : lutter franchement contre l’inflation et la crise écologique, ou accepter le statu quo. Nous sommes d’avis qu’il faut agir maintenant, faute de quoi nous nous retrouverons avec des décennies de retard lorsque ces enjeux déjà criants deviendront indéniables.
Des propositions concrètes
Ce choix passe notamment par la bonification des sommes investies dans les programmes d’aide financière aux municipalités pour les infrastructures de transport actif. Un minimum annuel de 100 M$, contrairement aux 41 à 48 M$ investis présentement, permettrait aux municipalités de rattraper le retard dans le développement d’infrastructures pour la marche et le vélo, en plus d’aménager des rues complètes.
Une rue complète? De l’anglais complete street, la rue complète est conçue et aménagée de façon à être sécuritaire, pratique et agréable pour tous les usagers·ères, quels que soient leur mode de transport, leur condition physique ou leur âge. Il est nécessaire que le ministère des Transports du Québec (MTQ) respecte ce principe dans tous ses projets à l’intérieur des périmètres urbains, particulièrement dans les cœurs de village. Ces centres névralgiques de nombreuses municipalités québécoises doivent être pensés en fonction de tous·tes ses utilisateurs·trices, au lieu d’être aménagés en priorisant la fluidité du trafic automobile qui les traverse.
Financer et aménager le réseau routier pour que les besoins des cyclistes y soient systématiquement intégrés contribuera à développer la pratique du vélo auprès de ceux et celles qui ne se sentent pas suffisamment en sécurité pour pédaler en ce moment. Pour aller plus loin et encourager davantage de québécois·se·s à se mettre en selle, il faudra supporter cette hausse avec des incitatifs financiers conséquents à l’achat de vélos et vélos à assistance électrique (VAE), comme cela a été fait à l’Île-du-Prince-Édouard, au Yukon ou encore en France. La polyvalence du VAE en fait un outil de promotion important du transport actif; que son utilisation soit utilitaire, professionnelle ou de loisir, ce type de vélo vient offrir une réelle alternative à l’auto-solo ainsi qu’une option crédible pour pratiquer un transport durable à plus grande échelle.
L’importance d’agir maintenant
Agir sur ces points, c’est agir pour le présent et pour l’avenir. C’est accepter les grands enjeux de notre époque et les regarder en face avec courage et ambition. C’est penser à notre planète, à notre santé, à notre qualité de vie, et à celles que nous laisserons aux prochaines générations. Alors que les développements de nouveaux liens routiers dominent les débats, Vélo Québec souhaite recentrer la conversation sur des solutions durables, qui prennent en compte les besoins de tous·tes les usagers·ères de la route.
Jean-François Rheault
Président-directeur-général de Vélo Québec
*Ce texte a initialement été publié dans La Presse le lundi 12 septembre.