Les hauts et les bas du Code de la sécurité routière

Suzanne Lareau
Le 1 juin 2018

Le 17 avril dernier, le gouvernement du Québec a adopté le projet de loi 165 modifiant le Code de la sécurité routière. Certaines mesures sont alors entrées en vigueur, alors que d’autres seront effectives à compter du 18 mai. Ce nouveau code est le résultat de quatre années de travaux, de pourparlers, de recherches et de discussions. Vélo Québec y a consacré beaucoup d’énergie et d’attention. Merci d’ailleurs à tous ceux, organismes et individus, qui nous ont appuyés tout au long de cette démarche.

Certes, il est difficile de passer sous silence le contexte dans lequel se sont déroulés les travaux de refonte du code. Au cours de cette période, quatre ministres des Transports se sont succédé, ce qui n’a pas facilité les choses pour faire avancer des concepts et des idées qui, partout dans le monde, font déjà leur chemin et font que le vélo est reconnu pour tous les bénéfices qu’il apporte à la société.

Cela dit, tout au long du processus et dans le libellé final de la loi, des gains ont été faits, et nous l’avons déjà souligné. La distance de dépassement minimale (1 m et 1,5 m), la hausse des amendes pour emportiérage, la fin des points d’inaptitudes, l’introduction du concept de vélorue, l’autorisation de traverser les intersections grâce au feu piéton sont effectivement des gains. Pour ce qui est du principe de prudence, nous aurions souhaité plus d’audace et c’est donc partie remise. Même chose pour la simplification de l’ensemble des mesures concernant la visibilité et l’éclairage où, il est vrai, un assouplissement a été apporté, mais limité par une méconnaissance de la réalité concrète des différents usages du vélo. Enfin, nous avons été totalement médusés par l’augmentation des sanctions de 433 % imposées aux cyclistes, mesure que nous avons tenté par tous les moyens de faire modifier dans le sprint final des travaux.

Au cours des prochains mois, il sera intéressant de voir comment l’application du code sera faite par les services de police, eux qui ont accueilli tièdement cette hausse des sanctions. Il sera intéressant également de voir comment les municipalités répondront à la possibilité que leur confère la loi 165 de réaliser des projets pilotes qui pourraient, à moyen terme, continuer de faire évoluer le code en fonction des pratiques les plus novatrices ailleurs dans le monde.

Suzanne Lareau
Présidente-directrice générale

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