En cette année du 50e anniversaire de Vélo Québec, l’examen de nos archives nous montre que la plus grande préoccupation des cyclistes d’aujourd’hui est restée la même que celles des cyclistes du milieu des années 60, soit la sécurité. C’est pourquoi Vélo Québec en a toujours fait l’élément central dans ses revendications auprès des instances politiques et dans sa promotion du vélo auprès du grand public. C’était le cas à l’époque du fondateur Gabriel Lupien. Ce l’est toujours aujourd’hui, tout spécialement en ce qui concerne la fort attendue réforme du Code de la sécurité routière.
Il faut dire qu’en matière de sécurité des cyclistes au Québec, il y avait fort à faire. Le bilan routier des années 60 n’était guère reluisant. Alors que seuls les enfants faisaient du vélo, le nombre de décès s’élevait à l’époque à près de 70 annuellement, soit 6 fois plus qu’aujourd’hui.
Une réforme s’imposait également du côté du ministère des Transports, où la section du Code de la route touchant les cyclistes avait vraisemblablement été écrite par des gens qui ne faisaient pas de vélo. Ainsi, parmi les règles abracadabrantes d’alors, l’une d’elles obligeait les cyclistes à garder leurs deux mains sur le guidon en tout temps; une autre règle à signaler leurs intentions de virage et d’arrêt au moyen de signaux faits avec le bras (enfreignant du coup la règle précédente!); une autre règle les obligeait à demeurer constamment assis sur leur selle (interdisant du coup les montées en position debout sur leur vélo).
En 1979, quand le gouvernement du Québec lance la Commission parlementaire chargée de réviser le Code de la route, Vélo Québec y participe et dépose un mémoire étoffé, contenant plus de cinquante recommandations. Celles-ci sont si bien reçues par le ministre des Transports de l’époque, Lucien Lessard, que Vélo Québec est invité à siéger à titre d’expert-conseil au comité de rédaction de ce qui deviendra – notons le changement d’appellation – le Code de la sécurité routière.
Au fil des ans, Vélo Québec n’a jamais cessé de prôner la sécurité à vélo, notamment par le biais de mémoires déposés lors de consultations et de commissions de même qu’en mettant sur pied un service-conseil en aménagement de voies cyclables. S’ajoutent également à cela des campagnes vidéo comme Partage la route. Ainsi, à travers toutes ces actions, le respect entre usagers de la route a toujours occupé une place prépondérante.
Certes, le bilan s’améliore sans cesse – et même bien davantage que ne peut le laisser croire la perception populaire. Alors qu’entre 1991 et 1995 on déplorait une moyenne annuelle de 315 cyclistes blessés graves sur les routes du Québec, ce nombre est passé à 101 entre 2010 et 2014, soit une diminution de 68 %[1]. Mais… le travail n’est pas terminé pour réduire encore le nombre d’accidents et encourager plus de monde à utiliser le vélo avec un sentiment de sécurité. Continuons les efforts!
[1] Données tirées de L’état du vélo au Québec en 2015.