Alors que le colloque « Le vélo : solution et destination » vient de se conclure à Québec, il est crucial de rappeler l’importance du vélo dans notre société. Ce n’est pas seulement un moyen de transport alternatif, mais une réponse aux défis environnementaux, économiques et de santé publique qui touchent notre province. L’énergie des participants et participantes, grand·es leaders et passionné·es du vélo, était particulièrement inspirante, nous motivant toutes et tous à poursuivre le développement de la culture vélo au Québec.
L’événement a également été marqué par la présence de figures politiques influentes. La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a inauguré le colloque, soulignant l’engagement du gouvernement envers des solutions de mobilité durable. Le maire de Québec, Bruno Marchand, a quant à lui captivé l’audience en dévoilant la nouvelle identité des Corridors Vélo Cité, renommés désormais Corridors VivaCité, témoignant ainsi de la volonté de la ville de se positionner comme une leader en matière d’infrastructures cyclables. Leur présence a renforcé l’idée que le vélo doit être au cœur des discussions sur l’avenir de la mobilité urbaine.
D’abord, le vélo se positionne comme une solution simple à des problèmes complexes. Il s’agit non seulement d’un outil de mobilité durable, mais également d’une réponse efficace pour réduire la congestion urbaine et les émissions de gaz à effet de serre (GES). Comme l’a rappelé notre colloque, 36 % des Québécois et Québécoises vivent à moins de 5 km de leur lieu de travail, et près de 25 % de ces trajets pourraient être effectués à vélo. Cependant, c’est le manque d’infrastructures sécuritaires qui freine ce potentiel. Investir dans des aménagements cyclables et favoriser l’intégration du vélo avec les réseaux de transport collectif pourrait décupler l’efficacité de nos investissements en mobilité durable.
Le vélo est aussi une solution pour l’environnement. Le secteur des transports représente 43 % des émissions de GES au Québec, et l’essor de la cyclologistique et des vélos cargos offre une alternative tangible pour réduire notre dépendance à la voiture. Des initiatives comme le Projet Colibri ont démontré qu’un·e livreur·euse à vélo peut traiter 15 % de colis de plus par heure qu’un·e livreur·euse en véhicule motorisé, illustrant ainsi l’efficacité de cette approche.
En matière de santé publique, le vélo joue un rôle déterminant. Chaque semaine, les Québécois et Québécoises pédalent collectivement l’équivalent de 14 millions d’heures, permettant d’éviter 724 décès par an, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Cet impact positif représente une valeur économique de 2 milliards de dollars chaque année, un chiffre qui ne cesse de croître avec l’adoption croissante des vélos à assistance électrique (VAE), encourageant les gens à rouler plus souvent et plus longtemps.
En plus d’être une solution, le vélo est également une destination en soi. Le Québec s’est imposé comme une des meilleures destinations cyclistes en Amérique du Nord. Que ce soit pour le vélo de montagne, avec des centres renommés qui attirent des visiteur·euses du monde entier, ou pour le cyclotourisme, les retombées économiques sont considérables et directement liées à l’augmentation de la pratique. Lors du colloque, des données révélatrices sur la croissance du vélo de montagne au Québec ont d’ailleurs été partagées. Selon une étude récente de l’institut Léger, 5 % des adultes québécois·es ont fait du vélo de montagne en 2022, une tendance en hausse qui reflète un intérêt croissant pour cette activité de plein air. Du côté du tourisme, rien qu’en Montérégie, le vélo a généré 132 millions de dollars en 2023. À l’échelle provinciale, l’envergure de nos réseaux cyclables, comme la Route verte, continue de renforcer notre position sur la scène internationale.
Même avec des ressources budgétaires limitées, le vélo reste un investissement intelligent et rentable. En substituant la voiture par le vélo, nous permettons aux familles québécoises de réduire leurs frais de transport tout en améliorant leur qualité de vie. Il est essentiel que le gouvernement et les municipalités continuent de soutenir cette dynamique, notamment en développant des infrastructures adaptées et en légiférant pour encourager l’usage des vélos à assistance électrique.
À ce sujet, Vélo Québec a également profité du colloque pour présenter sa position officielle sur l’encadrement du vélo à assistance électrique et appeler le gouvernement à légiférer sans tarder pour en assurer un développement harmonieux. Parmi ses recommandations, nous avons souligné deux demandes d’allègement réglementaire : abaisser l’âge minimum pour l’utilisation des VAE à 14 ans et créer une catégorie spécifique pour les VAE en libre-service, limités à 25 km/h et exemptés du port obligatoire du casque.
Finalement, l’énergie et l’engagement des participants et participantes au colloque montrent que le vélo n’est pas seulement une alternative, mais une vision d’avenir pour un Québec plus vert, plus sain et plus prospère. Lors du discours d’ouverture, la ministre Guilbault mentionnait que le vélo était une fierté pour le Québec. À cela j’ajouterais que Vélo Québec est fier d’œuvrer à faire avancer le vélo avec autant de partenaires aussi engagés. Merci!
Jean-François Rheault
Président-directeur général, Vélo Québec