Montréal, le 27 mars 2020 – Pour les prochaines semaines, le Québec sera « en pause », à la demande du gouvernement, afin de ralentir la propagation de la COVID-19. Vélo Québec adhère entièrement à cette approche et soutient le gouvernement dans ses consignes. Mais nous rappelons que de nombreux Québécois, dont ceux des services essentiels, devront malgré tout continuer à se déplacer pour aller travailler, faire du bénévolat et s’approvisionner, et qu’ils doivent pouvoir compter sur le vélo pour le faire. Tous les Québécois et Québécoises ne possèdent pas une voiture, surtout à Montréal, où il est recommandé d’utiliser le moins possible le transport collectif, compte tenu de la difficulté à y respecter la distanciation sociale. Avec la baisse de service annoncée par le RTL, la STM et la STO pour leurs offres de bus et de métro, cette option sera encore moins attrayante dans les semaines à venir.
Vélo Québec demande donc qu’à l’instar des stations-service et services de « réparations mécaniques de véhicules automobiles », les boutiques de vélos et ateliers communautaires soient considérées comme essentielles et autorisées à opérer. C’est déjà le cas dans la province voisine de l’Ontario, qui a explicitement inclus le vélo dans la liste des services essentiels, et dans les villes américaines de New York et de Philadelphie. Et à raison : voilà une façon de se déplacer qui permet de respecter une distance sécuritaire des autres, tout en nous gardant actifs, en santé et autonomes. Alors que la circulation est plus apaisée que jamais, dans des rues désertées de voitures, faire du vélo est encore plus agréable et sécuritaire. Il n’y a donc aucune raison de ne pas encourager ce mode de déplacement.
Or, en ce début de saison clémente, c’est le moment de l’année où les cyclistes vont s’acheter un vélo, font réparer et entretenir celui qu’ils ont. « Nous ne savons pas combien de temps cette crise durera, mais nous savons que la saison propice aux déplacements à vélo, elle, débute maintenant, débute maintenant dans le sud du Québec. Nous devons donc permettre sans plus tarder aux Québécois et Québécoises d’accéder aux boutiques de vélos, au même titre que les propriétaires de voitures accèdent aux garages », souligne Suzanne Lareau, présidente-directrice générale à Vélo Québec.
« Les crises ont le potentiel de créer des changements durables d’habitudes. En 1995, et encore récemment cet hiver, les parisiens ont redécouvert et adopté massivement le vélo en réponse aux grèves de leurs transports en commun. Ces nouvelles habitudes ont changé le visage de Paris. Nous pouvons et devrions, dans la crise actuelle, non seulement répondre aux besoins immédiats de nos concitoyens, mais aussi créer les conditions favorables à un changement durable d’habitudes à plus long terme. Au lendemain de cette crise, les questions environnementales reviendront en force dans l’actualité. Donnons aux Québécois et Québécoise les moyens d’utiliser un mode de transport durable et abordable, dans les meilleures conditions possibles, pour en retirer tous les bénéfices : efficacité de déplacement, autonomie, santé grâce à l’activité physique, le tout à très faible coût. Le vélo possède les attributs idéaux d’un moyen de transport en temps de crise. Nous demandons au Gouvernement du Québec, à l’instar de ce qui se fait en Ontario, d’inscrire les boutiques de vélos comme service essentiel », ajoute-t-elle.