Montréal, le jeudi 15 février 2018 – Les excréments dégoûtent, gênent et inspirent parfois quelques blagues douteuses… Mais pour les scientifiques, ce sont de véritables trésors. Source de médicaments et d’énergie, ils ouvrent une fenêtre inédite sur le microbiote intestinal humain et le comportement animal. Dans son plus récent numéro, en kiosque maintenant, Québec Science propose un dossier spécial sur l’or brun!
Les selles, nouveaux médicaments
Depuis cinq ans, la greffe de matières fécales fait des miracles dans les hôpitaux contre l’infection à la bactérie Clostridium Difficile. À tel point que les chercheurs envisagent de l’utiliser contre d’autres troubles, comme l’autisme, l ‘Alzheimer ou l’obésité.
Cinquante nuances de brun
À quel point l’aspect de nos selles reflète-t-il notre état de santé ? La journaliste Marianne Desautels-Marissal fait un petit tour de cuvette avec Sacha Sidani, gastroentérologue du Centre hospitalier de l’Université de Montréal : « Autant sur le plan de la couleur, que de l’odeur, de la forme ou la fréquence, il n’existe pas de cas de figure dit normal ou idéal. »
La deuxième vie des excréments
On pourrait croire que les selles humaines, dès qu’elles sont évacuées, n’ont plus aucune utilité. Or des chercheurs s’évertuent à réutiliser cette matière brune, loin d’être synonyme de déchets : « On devrait arrêter de voir les excréments comme un déchet. C’est une source d’énergie gratuite beaucoup plus verte que le pétrole », souligne Catherine Bourgault, doctorante en génie des eaux à l’Université Laval, rencontrée par l’équipe de Québec Science.
Fèces à conviction
Les biologistes ne reculent devant rien pour étudier les populations animales, quitte à se munir d’un pince-nez! Les crottins, guanos et déjections en tout genre sont de véritables trésors pour qui sait les faire parler. Des indices qui en disent long sur la faune et la santé des écosystèmes, et qui révèlent même certains détails sur l’évolution du climat.