Montréal, le 19 mars 2018 – Depuis un quart de siècle, le magazine Québec Science maintient la tradition : chaque automne, un jury de chercheurs et de journalistes sélectionne les 10 découvertes québécoises les plus impressionnantes de la dernière année et le public est ensuite invité à voter pour celle de son choix. Cette année, c’est la sonde anti-cancer, qui a obtenu la faveur des lecteurs, avec près du tiers des quelque 4 400 votes enregistrés dans le cadre du concours des Découvertes de l’année 2017.
Lorsque des chirurgiens retirent une tumeur du cerveau d’un patient, ils font de leur mieux pour ôter toutes les cellules cancéreuses qui pourraient l’entourer, afin d’éviter une récidive. Qu’elles soient tumorales ou non, de nombreuses cellules restent indétectables par microscopie. Une fois l’opération terminée, le chirurgien replace le morceau de crâne et referme le cuir chevelu. Les limites associées à cette manière de procéder seront bientôt chose du passé grâce à la sonde anti-cancer qui résulte de la collaboration entre les chercheurs Frédéric Leblond, de Polytechnique Montréal et du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, et Kevin Petrecca, de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal et du Centre universitaire de santé McGill, et de nombreux collaborateurs issus de ces institutions, ainsi que de l’entreprise américaine Emvision.
De la taille d’un crayon, la sonde est équipée de filtres optiques, de capteurs et de lasers. Pendant une chirurgie, elle balaie les tissus du cerveau pour détecter les cellules cancéreuses résiduelles en une fraction de seconde. Elle y parvient en stimulant les cellules avec de la lumière et en analysant la signature spectrale obtenue. Avec une efficacité frôlant les 100%, la sonde détecte aussi des cellules cancéreuses du côlon, de la peau et du poumon, sous la forme de métastases présentes dans le cerveau.
« La sonde de détection des cellules cancéreuses primée par le public et Québec Science est le résultat d’une approche transdisciplinaire qui réunit au sein d’une même équipe des ingénieurs et des médecins. Ce mode de collaboration est fécond et mène à des innovations technologiques qui permettront demain de mieux soigner les patients atteints du cancer. La reconnaissance du public que nous recevons aujourd’hui représente un très bel encouragement à poursuivre nos travaux », affirme Frédéric Leblond.
« Nous sommes honorés que notre travail ait reçu le titre de Découverte scientifique de l’année, 2017. Je tiens à remercier tous les gens qui ont voté pour nous et tous ceux qui ont participé à ce projet de recherche. Nous sommes convaincus que cette découverte aura une incidence positive sur la vie des personnes atteintes de cancer », souligne Kevin Petrecca.
« Le spectre de la récidive hante tous les survivants du cancer et leurs proches. Cette découverte leur offre un espoir incroyable. Voilà pourquoi cette découverte a tout particulièrement touché nos lecteurs, qui se sont aussi dit soufflés par l’ingéniosité de l’outil », déclare pour sa part la rédactrice en chef de Québec Science, Marie Lambert-Chan.
Ont aussi participé à la découverte : Kelly Aubertin, Joannie Desroches, Marie-Christine Guiot, Andrée-Anne Grosset, Michael Jermyn, Jason Karamchandani, Wendy-Julie Madore, Eric Marple, Jeanne Mercier, Karl St-Arnaud, Mathias Strupler, Dominique Trudel et Kirk Urmey.