Montréal, le 17 avril 2018 – Vélo Québec avoue sa déception face à la politique de Mobilité durable annoncée aujourd’hui à Montréal. Si les cibles et les principes énoncés sont porteurs d’espoir, les mesures concrètes visant à développer le vélo ne sont pas à la hauteur des ambitions du gouvernement.
Des principes forts, des cibles ambitieuses
Vélo Québec accueille favorablement les orientations (Réduire – Transférer – Améliorer) et les cibles que se fixe le gouvernement en termes de réduction des déplacements auto, des temps de déplacement et des GES, entre autres. Mais il est décevant de voir que les actions permettant véritablement d’assurer un transfert vers le vélo sont encore trop timides. Rappelons qu’un travailleur sur trois vit à moins de 5 km de son lieu de travail, et que le vélo a donc le potentiel (largement inexploité pour l’instant) d’aider le gouvernement à atteindre ses cibles.
Les budgets ne sont pas au rendez-vous pour le vélo
En termes de budget, les sommes détaillées aujourd’hui et contenues dans le dernier budget sont donc décevantes. « Les annonces d’aujourd’hui ne sont pas à la hauteur des discussions qui ont mené à l’élaboration de la politique de Mobilité durable. Il s’agit pour beaucoup de la reconduction de programmes existants, et il y a trop peu d’argent neuf », souligne Suzanne Lareau, précisant que les sommes consacrées au vélo représentent à peine plus de 1% des quelque 9,7 milliards dévolus à la Mobilité durable. En proposant 125 millions de dollars sur 5 ans pour les transports actifs, le Québec fait encore pâle figure par rapport à l’Ontario, qui a annoncé 93 millions pour la seule année 2017-2018. Pour sa part, Vélo Québec a déjà fait valoir que 100 millions seraient nécessaires annuellement pour amorcer un véritable virage en faveur du vélo.
Un premier test : la révision du Code de la sécurité routière
Québec devra donc en faire plus pour traduire en actions ses intentions louables. L’adoption, dans les prochains jours, du projet de loi 165 révisant le Code de la sécurité routière est une première occasion pour le gouvernement de prouver qu’il prend le vélo au sérieux et souhaite en encourager la pratique. Il est encore temps pour lui de se montrer conséquent en renonçant aux hausses de 433 % imposées pour les infractions à vélo et montrer l’exemple. Il contribuerait ainsi à appliquer ses propres recommandations visant à « véhiculer un message positif et encourageant à l’égard du transport actif ».