Une méthode inédite pour développer un vaccin anticancer de l’équipe du Dr Claude Perreault, de l’IRIC, est désignée découverte scientifique de l’année 2019 par les lecteurs de Québec Science!

Stéphanie Couillard
Le 14 mai 2020

Montréal, le 14 mai 2020 – Depuis 27 ans, le magazine Québec Science poursuit la tradition : chaque automne, un jury de chercheurs et de journalistes sélectionne les 10 découvertes québécoises les plus impressionnantes de la dernière année et le public est ensuite invité à voter pour celle de son choix. Cette année, c’est une méthode inédite pour produire des vaccins capables de traiter certains cancers qui a obtenu la faveur des lecteurs, avec 40 % des votes enregistrés dans le cadre du concours des découvertes de l’année 2019.

Depuis des décennies, la quête d’un vaccin contre le cancer demeure infructueuse, mais une équipe de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal a réussi à changer la donne en fouillant dans « l’ADN poubelle ». Ce surnom est attribué à plus de 90 % de notre ADN sous prétexte que ce matériel génétique ne code pour aucune protéine. Mais le Dr Claude Perreault et ses collègues ont trouvé dans ces séquences d’ADN incomprises l’ingrédient pour une thérapie unique.

Tout vaccin doit fournir au système immunitaire une cible claire. Cette cible, ce sont des antigènes, des fragments de protéines présents à la surface des cellules. C’est grâce à eux que des cellules immunitaires spécialisées, les lymphocytes T, reconnaissent et éliminent les cellules malades. Or, les cellules cancéreuses présentent peu d’antigènes repérables par les lymphocytes T; elles restent ainsi indétectables et prolifèrent.

L’équipe du Dr Perreault a étudié de façon systématique tous les antigènes présents sur des cellules normales et des cellules cancéreuses pour ensuite repérer les différences entre les deux : les antigènes dits « cancer-spécifiques ». Une tâche colossale qui a révélé que la vaste majorité des antigènes cancer-spécifiques provenaient de l’ADN poubelle. Ils pourront servir de cibles chez plusieurs patients atteints d’un même type de cancer. Chez la souris, les résultats s’annoncent prometteurs : certains des vaccins testés ont guéri la totalité des rongeurs. Du jamais-vu!

Pour mettre au point un premier vaccin destiné à l’humain, les chercheurs se concentrent sur le cancer de l’ovaire et la leucémie myéloïde aiguë. À ce propos, une avancée récente a permis de démontrer que les antigènes cancer-spécifiques se trouvent dans pratiquement toutes les tumeurs cancéreuses ovariennes et sont largement partagés entre celles-ci. D’ici trois ans, des études cliniques seront lancées. Si elles s’avèrent concluantes, des milliers de patients en verront un jour leur vie transformée.

« Mon équipe et moi sommes extrêmement reconnaissants que nos travaux aient été désignés découverte scientifique de l’année 2019 par Québec Science. Nous veillerons à honorer cette distinction en poursuivant nos objectifs, dans l’optique de changer la vie des gens touchés par le cancer. Nous remercions tous ceux et celles qui ont contribué à l’avancement de notre projet de recherche et qui ont eu foi en notre audace d’envisager la recherche différemment. C’est ensemble que nous parviendrons un jour à dompter ce fléau », a déclaré le Dr Perreault, chercheur principal à l’IRIC.

« Quand l’IRIC a été créé sur le campus de l’Université de Montréal, en 2003, nous avions la ferme conviction que, grâce à son modèle unique regroupant sous un même toit des activités de recherche fondamentale, un programme de formation universitaire et une équipe traduisant les découvertes en solutions thérapeutiques, nos chercheurs apporteraient des réponses cruciales quant à la compréhension du cancer et aux traitements qui en découlent », a souligné le recteur de l’Université de Montréal, monsieur Guy Breton. « Aujourd’hui, nous avons une preuve de plus que nos espoirs sont partagés par de nombreux Québécois. »

« Le cancer nous touche tous de près ou de loin. Ce vote du public incarne l’importance qu’a acquise la lutte contre le cancer dans notre société. C’est aussi un hommage à la capacité de nos chercheurs à innover et à repousser les limites, encore et toujours », a mentionné la rédactrice en chef de Québec Science, Marie Lambert-Chan.

Ont aussi participé à la découverte : Céline Laumont, Krystel Vincent, Leslie Hesnard, Éric Audemard, Éric Bonneil, Jean-Philippe Laverdure, Patrick Gendron, Mathieu Courcelles, Marie-Pierre Hardy, Caroline Côté, Chantal Durette, Charles St-Pierre, Mohamed Benhammadi, Joël Lanoix, Sébastien Lemieux et Pierre Thibault, de l’IRIC, ainsi qu’Elie Haddad et Suzanne Vobecky, du CHU Sainte-Justine.

 

À propos de Québec Science

Lien privilégié entre le milieu de la recherche et le grand public, le magazine Québec Science aborde toutes les questions relatives à la science et à la technologie et pose un regard scientifique sur les grandes questions d’actualité. Il est publié par Vélo Québec Éditions (huit numéros chaque année) et vendu en kiosque au coût de 6,95 $ et par abonnement. Québec Science reçoit un soutien financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec.

À propos de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal

Pôle de recherche et centre de formation ultramoderne, l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal a été créé en 2003 pour élucider les mécanismes impliqués dans le cancer et accélérer la découverte de nouvelles thérapies plus efficaces contre cette maladie. L’IRIC fonctionne selon un modèle unique au Canada. Sa façon innovante d’envisager la recherche a déjà permis de réaliser des découvertes qui auront, au cours des prochaines années, un impact significatif dans la lutte contre le cancer.

À propos de l’Université de Montréal

Montréalaise par ses racines, internationale par vocation, l’Université de Montréal compte parmi les plus grandes universités de recherche. Elle se classe dans les 100 meilleures universités du monde et figure dans le groupe des cinq meilleures universités de langue française. Avec ses écoles affiliées, Polytechnique Montréal et HEC Montréal, l’UdeM récolte annuellement plus d’un demi-milliard de dollars en fonds de recherche, ce qui la positionne parmi les trois premiers pôles de recherche universitaire canadiens. Elle rassemble plus de 67 000 étudiants, 2 300 professeurs et chercheurs et un réseau de 400 000 diplômés actifs partout dans le monde.

Sources : Québec Science, Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal, Université de Montréal.

 

Renseignements ou entrevues :

Stéphanie Couillard

Vélo Québec Éditions

Conseillère, relations de presse et marketing

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Conseillère, Communication, Relations publiques et gouvernementales

IRIC

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514-475-7682

 

Julie Gazaille

Attachée de presse

Université de Montréal – Bureau des communications et des relations publiques

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514 343-6796

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